« COLLECTION TYPE #4″
AVEC /
ELVIRE BONDUELLE, FRANCISCO DA MATA, JEROME CAVALIERE, FRED PRADEAU, NICOLAS DESPLATS, LAURENT PERBOS, CATALINA NICULESCU, MATTHIEU CLAINCHARD, DEJODE & LACOMBE, IBAI HERNANDORENA, STELLA SUJIN, VERONIQUE BOURGOIN, EVA BARTO, CESAR CHEVALIER, CLARA MARCIANO.
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VERNISSAGE LE SAMEDI 27 AOUT DE 14H A 15H TROTTOIR DU 1 RUE DE L’ETOILE 13001 MARSEILLE
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ET DU JEUDI 25 AU 28 AOUT 2016 SUR RENCONTRE AVEC ARNAUD DESCHIN DANS LES VERNISSAGES MUNIS DE SES DESSINS ENCADRES OU EN PRENANT UN RDV AU T +33 (0)6 75 67 20 96.
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AVIS AU PUBLIC DE LA GAD MARSEILLE OUVERTE EN 2010.
LES EXPOSITIONS NE SONT PLUS DANS L’APPARTEMENT DU 34 RUE ESPERANDIEU. SON ITINERANCE ACTUELLE VOUS CONVIE AU N°1 RUE DE L’ETOILE VERS LE LIEU D’ART LA COMPAGNIE POUR UNE PRESENTATION NOUVELLE DE DESSINS ENCADRES. UNIQUEMENT PENDANT LE VERNISSAGE DU SAMEDI ENTRE 14H ET 15H APRES IL FAUDRA LE TROUVER DANS LES VERNISSAGES OU AILLEURS DANS MARSEILLE
UNE EXPOSITION DANS LE CADRE DE LA SAISON DU DESSIN INITIEE PAR PAREIDOLIE, SALON INTERNATIONAL DU DESSIN CONTEMPORAIN A MARSEILLE
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Extrait d’entretien mené par Guilhem Monceaux, curateur et co-fondateur de L’agenda du dessin contemporain
ADC : Vous participez à la saison du dessin organisée par le salon Paréidolie. Que présentez-vous dans ce contexte ? Montrez-vous souvent du dessin à la GAD ?
Arnaud Deschin : C’est la deuxième fois que je participe à cette manifestation. La première fois, j’avais montré les dessins de Elvire Bonduelle, Catalina NIculescu et Francisco Da Mata.C’est une version particulière du dessin, ce qui permet de me poser des questions sur ce médium. A la GAD je montre beaucoup d’installations, de vidéos, ou d’art plus conceptuel. Quand on montre de l’aquarelle dans un salon de dessin, je me demande si c’est du dessin. Dans ce cas-là, est-ce que la peinture est du dessin ? Du coup, je propose des œuvres encadrées. C’est un format facile à transporter, et à l’intérieur il y aura des dessins, au feutre, à l’aquarelle… Une quinzaine d’œuvres seront présentés pour cette occasion. Eva Barto doit m’envoyer un de ses dessins par e-mail, car elle est au Japon en ce moment. Ce dessin sera une exclusivité, puisque je lui ai demandé de travailler avec ce médium, qu’elle ne pratique pas beaucoup. Pour Paréidolie, j’incite les artistes à produire de nouvelles œuvres.
Cette exposition ne sera pas présentée dans un White Cube, mais plutôt dans une ambiance « la GAD Marseille », pour une dernière expérience, étant donné que j’ai arrêté de produire des expositions au 34 rue Espérandieu. Je montrerai les œuvres au 1 rue de l’Étoile, car le projet devait initialement avoir lieu dans l’Église Saint-Théodore, Étoile Run Space, où habitait mon ami le photographe Marc-Antoine Serra. Nous y avions déjà fait plusieurs expositions, dont un défilé-performance avec les acteurs de la biennale Marseille Longchamp n°1, étudiants de l’ESADMM. Comme il n’y vit plus, et que les demandes d’autorisation pour un lieu sacré sont lourdes, nous ne pouvons plus utiliser le lieu. Du coup je ne demande l’accord à personne, et je me mets au 1 rue de l’Étoile, comme je l’ai annoncé dans les supports de communication de Paréidolie. Je serai là avec mes œuvres pour le vernissage à 14h le samedi, en attendant les amateurs d’art. Je serai tout seul, et j’aurais mes dessins dans des sacs, que je sortirai sur des draps blancs que je trouverai. Ils seront dans des sacs, un peu comme si j’étais un clandestin qui montre ses œuvres ; je les sortirai sur des draps blancs que je trouverai. Quand je ne serai pas à cette adresse, je vais sûrement taguer mon numéro de téléphone sur le mur, en indiquant que l’on peut me trouver dans Marseille si on veut voir mes dessins.
Ce qui m’intéresse, c’est de revenir sur l’histoire artistique de Marseille. Une des associations les plus importantes était SMP (Sol Mur Plafond), au 31 rue Consolat. Elle était gérée par Stéphane Magat, qui y a organisé énormément d’expositions avec Philippe Meste, Michel Blazy… Même la galerie Art Concept venait de Nice, où elle était installée à l’époque. Stéphane Magat a participé aux débuts de Marseille Expos, puis il s’est retiré parce qu’il ne supportait pas l’évolution politique et culturelle en France. Il fait partie de l’histoire de Marseille. J’étais dans la même promotion que Stéphane Magat en cinquième année aux Beaux-Arts, il avait déjà son lieu à ce moment là. Je venais dans à ses vernissages, et mon objectif était de rester, de participer au repas avec eux. À un moment donné, il a finit par me rebaptiser Incrustator.
C’est ce que je retiens. Vingt ans après, je retourne à Marseille où je n’ai plus d’objectif (je suis concentré sur les projets à Belleville, avec le nouvel espace dans lequel j’ai beaucoup investi), je vais y aller en Incrustator. Je vais donner le rendez-vous protocolaire, au 1 rue de l’Étoile, pour montrer ma sélection de dessins, avec des artistes comme Laurent Perbos, Dejode & Lacombe, Jerome Cavaliere, Stella Sujin Kim, …. Je présenterai également Clara Marciano, qui fait vraiment du dessin. Elle est aux Beaux-Arts de Marseille, elle est plus dans le dessin que le conceptuel, et je profite de cette occasion pour mettre son travail en avant. C’est aussi à ça que sert une galerie, ma position à Marseille servait à mettre en avant les autres. Quand je dis Incrustator, j’entends que je ne vais pas rester sur place. Je vais prendre mes sacs et me balader. Je vais rentrer dans Art-o-rama en essayant de passer le barrage Vigipirate, je me présenterai en tant qu’Arnaud Deschin, galeriste à Belleville, pour me mêler aux autres galeristes. Je vais passer à Paréidolie, à la soirée du vernissage aussi…
Si des collectionneurs me demandent des nouvelles, je sortirai les dessins du sac, je les montrerai à bout de bras, et je les vendrais en direct. Ce sera comme dans les années 90, quand l’artiste était un virus, l’art doit se répandre, pour donner forme à une esthétique relationnelle. Cela pourra prêter à rire, mais à la fois ça me permettra de montrer les œuvres, et de les vendre aux intéressés. En espérant que le dessin devienne une valeur économique.
En étant mobile, je joue avec le contexte actuel. Dans le cas d’Art-o-rama, le plan Vigipirate va un peu changer la donne, il y aura peut-être moins de collectionneurs, moins d’événements annexes. C’est un contexte sécuritaire dans lequel les grandes messes artistiques sont sous haute protection. Comme je ne reste pas à un point fixe, il est beaucoup moins dangereux de venir me voir ! Plus sérieusement, peut-être que cette tendance sera favorable aux galeries. Les gens se sentiront plus à l’aise dans des espaces plus intimistes, et pourront avoir un autre rapport avec l’art contemporain. Paréidolie suit un peu cette logique, c’est un format moins imposant que la Friche, qui offre plus de proximité. Cette situation politique instable est justement une source d’inspiration pour Clara Marciano, dont le travail se situe entre l’illustration, la bande dessinée et l’art contemporain. Elle montrera notamment un dessin au feutre d’une scène de selfie sur fond de guerre de religion. Clara est l’invitée surprise de l’école d’art.
ADC : Vous présentez beaucoup d’artistes « jeunes » et émergents, certains encore en école d’art… Pensez-vous que le dessin, comme pratique à part entière ou complémentaire, soit une bonne porte d’entrée dans le marché de l’art pour la jeune création?
A.D. : Je ne m’étais pas posé la question, mais je pense qu’il n’y a pas de porte spécifique pour faire de l’art. Ce qui importe c’est d’avoir une attitude artistique. Le dessin académique en soi ne m’a jamais trop intéressé. Quand j’étais étudiant aux Beaux-Arts, les cours de dessin ne me passionnaient pas. Un beau dessin, très figuratif, ne m’intéresse pas forcément. L’opportunité que je saisis avec Paréidolie c’est d’affirmer l’identité de la GAD, et les années que j’ai passées à Marseille pour mettre en avant le travail de tous ces artistes. Parmi ceux que je présente en août, aucun ne m’a donné un dessin « classique ».
ADC : Justement, le dessin « contemporain » semble plus complexe, et semble offrir beaucoup plus de possibilités à ses praticiens !
A.D. : Quand je fréquente les salons de dessin et les foires, j’ai l’impression de voir beaucoup de dessin figuratif. Mais peut-être que le dessin contemporain est différent. J’ai l’impression parfois que ce sont des subterfuges pour changer de direction artistique. Du coup, on peut dire qu’il y a tout à faire dans le dessin, mais c’est pareil avec l’art contemporain.
Dans la démarche que j’entreprends pour Paréidolie, j’ai écouté les conseils de Véronique Bourgoin (une artiste dont je montre les dessins) qui m’a dit de revendiquer ma position d’artiste plutôt que de galeriste. Dans la façon dont je vais les balader, les montrer, les vendre. C’est pour ça que je les montre sur le trottoir, comme dans une brocante, en échangeant et en communiquant sur les dessins que je présente. Je peux me permettre ça sous le label de la GAD Marseille, mais si c’est Arnaud Deschin galerie, là je m’efface au profit des artistes, je les pousse à produire.
En ce qui concerne les artistes émergents, c’était la ligne de la GAD, car je redécouvrais l’art grâce à eux. A Belleville, je me tourne vers des artistes un peu plus expérimentés, mais mon rôle reste le même, je les encourage à produire, ce qui demande beaucoup d’investissement. Je retourne au format du solo show un peu plus risqué. Je mets en avant des artistes, leur offre un espace d’expérimentation (je présente le travail d’Anne Le Troter à la rentrée, qui est basé principalement sur le son et le langage – un médium peu commercial). C’est un positionnement qui nécessite beaucoup d’énergie.
Entretien mené par Guilhem Monceaux.